samedi 17 novembre 2007

17 novembre 1945: Pétain à l'île d'Yeu


A la mi-novembre 1945, le maréchal Pétain est interné au fort de la Citadelle sur l'île d'Yeu, en application de sa condamnation (le maréchal avait été condamné à mort mais la Haute Cour en raison de son âge avait demandé la non application de la sentence, laquelle fut commuée en prison à perptuité par le général De Gaulle).

Bénéficiant de visites quotidiennes de son épouse, Pétain bénéficie à partir de 1950 de conditions de vie un peu plus supportables en raison de son état de santé qui ne cesse de décliner. Il passera même les derniers mois de sa vie dans une maison privée de Port Joinville, alors que ses moments de lucidité sont de plus en plus rares. Il meurt le 23 juillet 1951en conservant à la demande de ses avocats sa dignité de "maréchal de France" (alors que sa condamnation devait l'en empêcher) et est inhumé le surlendemain dans le cimetière marin de l’île d’Yeu.
Cette sépulture fut un enjeu de la mémoire de Vichy pendant de nombreuses années et de multiples manières:
- Dans les années 1970 a lieu un épisode rocambolesque : sa dépouille est enlevée par des personnes se réclamant de sa mémoire et désireuses d’obtenir le transfert de ses cendres au fort de Douaumont (Verdun), auprès des centaines de milliers de soldats français qui y sont tombés, conformément aux dernières volontés du Maréchal. Il y a là une volonté de glorifier le Pétain de Verdun et d'oublier celui de Vichy
- La tombe du maréchal Pétain est fleurie au nom de la présidence de la République en 1966 et en 1976 (commémoration de Verdun). Sous le septennat de François Mitterrand, elle est fleurie pendant plusieurs années consécutives entre 1984 et 1992 et cette pratique ne cesse qu’après de nombreuses protestations dont celles de la communauté juive.


- François Mitterrand comme les apologistes de la mémoire de Pétain ayant déclaré qu’ils honoraient simplement la mémoire de l’homme de Verdun et nullement celle du chef de l’État français, l’ancien premier ministre Laurent Fabius fit remarquer que lorsque l’on juge un homme, on le fait sur l’ensemble de sa vie. Quant à l’historien André Kaspi, il souligna l’artificialité de cette distinction : « Le Pétain collaborateur de 1940-1944 n’a pu égarer les Français et en convaincre bon nombre de le suivre que parce qu’il bénéficiait du prestige du Pétain de 1914-1918. L’un n’aurait pas existé sans l’autre. »


A voir aussi sur ce sujet, le documentaire (2015) de Philippe Saada reprenant les images d'archives du procès Pétain et les "sonorisant": Juger PETAIN 
A noter que ce dvd existe aussi en BD: Juger Pétain, de P.Saada et illustrations de Sébastien Vassant 
 

1 commentaire:

  1. Bonjour,
    j'ajoute ton bel article en lien sur mon bricabraque.
    A bientôt.

    J.B.

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